Colonie de soutien scolaire des membres de l'association Entraide Mission Amitié (E.M.A.)
chez les Filles de la Charité
du 15 au 30 juillet 2005
Broumana - Liban
Lieu : Orphelinat des filles de la Charité – Broumana - Liban
Durée : 15 jours (deuxième quinzaine de juillet 2005)
Animateurs : 9 (dont 5 français de Paris et 4 libanais)
Enfants : 40 enfants socialement défavorisés
Samedi 16 juillet 2005
Ça y est ! Nous voilà sur le départ avec 230 kg de matériels
pédagogiques et fournitures scolaires destinés aux enfants. 200
kg sont enregistrés à bord du vol Beyrouth Via Madrid, tandis
que les 30 kg restants sont répartis dans les sacs à dos de chacun.
Sur les cinq animateurs français qui partent, deux d’entre nous
étaient déjà du voyage l’été dernier,
impatients de retrouver les sœurs et les enfants rencontrés et de
découvrir d’autres visages. Pour les trois autres, l’aventure
commence…Les membres d’EMA qui n’ont pas pu partir cette année
sont présents à l’aéroport, tristes de ne pas être
du voyage, confiant aux chanceux le soin de dire toute leur amitié aux
sœurs et enfants de Broumana.
Transit à Madrid : record du 300 m haie (avec charges) pour une correspondance
attrapée au vol. Last Call, last call résonnait dans l’aéroport
!
Dimanche 17 juillet 2005
5 h 10 : atterrissage à Beyrouth. Nous retrouvons la chaleur, déjà
présente à cette heure, ainsi que les fameux klaxons de Beyrouth.
Nous récupérons nos bagages. Nous montons directement à
Broumana où les sœurs et le petit déjeuner nous attendent.
Quel plaisir pour ceux qui ont animé le camp de l’été
2004 de retrouver ces lieux familiers et le visage souriant des sœurs !
Nous échangeons bien sûr des nouvelles des enfants et du Liban.
Après la messe, en rite maronite, nous allons faire un somme. C’est
le premier sommeil réparateur depuis 24 h, indispensable pour bien commencer
ces quinze jours..
13 h30 ! Réveil au clairon : les sœurs nous attendent pour le déjeuner
avec elles dans le réfectoire ! Encore une belle occasion d’échanges…
......
Le travail de l’après-midi consiste à faire
le tri du matériel apporté. Dans une salle de classe qui nous
est réservée, l’inventaire commence. Plusieurs groupes d’articles
sont faits :
- les livres scolaires proprement dits classés par niveau.
- les revues pour enfants et les périodiques
- les romans pour enfants
- les fournitures scolaires (cahiers, crayons, règles, gommes,...)
Les projets pédagogiques élaborés en France sont également
affinés. Tout est prêt pour le grand jour… Demain, le camp
éducatif commence vraiment et nous sommes impatients de faire la connaissance
des enfants avec qui nous allons vivre pendant quinze jours.
A la différence de l’an dernier, il n’y aura pas cette année
d’excursion organisée pour les enfants à travers le Liban
en raison d’une situation politique tendue.
Lundi 18 juillet 2005
8 h 30 : Les premiers enfants commencent à arriver. Quel bonheur de retrouver
des enfants que nous avions connu l’année dernière !
...
......
Nous rencontrons également les animatrices libanaises : Carla, Jeanne,
Elige et Thérèse, qui vont nous épauler durant ces quinze
jours. Nous sommes très heureux de cette collaboration franco-libanaise,
prometteuse d’échanges fructueux.
Les animatrices libanaises nous précisent le nombre, les âges et les noms des enfants dont nous aurons à nous occuper. Une fois encore, les Charbel et Elie sont en compétition !.
Au vu des effectifs, nous décidons de répartir les enfants.. et les animateurs en 4 groupes, qui forment, en fait, 4 classes.
- Les petits de 4 à 6 ans avec Anne-Laure.
- Les moyens petits de 6 à 7 avec Sophie et Carla.
- Les moyens grands de 8 à 9 ans avec Amélie, Jeanne et André.
- Les grands de 10 à 12 ans avec François, Elige et Thérèse.
Et puis, top départ ! ! ! il faut bien démarrer et assurer le
premier cours de la matinée!
Apparemment, le cap est franchi aussi bien pour les animateurs que pour les
élèves !
A la récréation, Joseph, alias Zouzou, nous apporte des bonbons.
Nous sentons véritablement que les enfants sont heureux de nous voir,
curieux de rencontrer des français. Nous sommes également touchés
de constater que les enfants présents au camp de l’été
dernier ne nous ont pas oubliés et nous demandent des nouvelles de leurs
maîtresses et maîtres français d’EMA. Les cours reprennent
de plus belle jusqu’à 12 h 00.
...
Mardi 19 juillet 2005
Il est sept heures, Broumana s’éveille. Les enfants sont levés énergiquement par les femmes de l’orphelinat, tandis que les animateurs s’activent pour finaliser les cours de la matinée. La photocopieuse s’emballe ! Dictées, exercices de grammaire, phrases à trous doivent être prévus en nombre suffisant.
Et puis c’est parti pour notre deuxième matinée avec les enfants. Celle-ci passe à grande vitesse, à peine entrecoupée d’une récréation au soleil au cours de laquelle les jeux français et libanais sont en rude compétition…
Le déjeuner partagé avec les animatrices libanaises nous permet
d’échanger nos points de vue pédagogiques.
Après le déjeuner nous visitons une colonie de vacance qui loue
des salles de classe dans l’école mitoyenne de l’orphelinat.
Ces rencontres avec des équipes pédagogiques différentes,
animées du même souhait de venir en aide aux enfants défavorisés
par le biais de la scolarisation, est très riche. Il nous permet, à
nous français, de nous familiariser avec la psychologie des enfants libanais,
meurtris par leur vécu.
Le soir, grande fête dans tout le Liban pour fêter saint Elie !
Les feux d’artifice de qualité variable se succèdent jusque
tard dans la nuit. Nous aurons du mal à dormir! Confrontés à
un vacarme réel, nous songeons à modifier notre programme de la
matinée de demain et proposer aux enfants des activités plus faciles…
Mercredi 20 juillet 2005
Lendemain de fête…Dur, dur de se lever aujourd’hui (les pétards
ont éclaté jusqu’à 1h00) .
9h00 : rassemblement dans la cour de tous les enfants…Sœur Jeanne
distribue à tous les enfants qui s’appellent Elie, et ils sont
nombreux ! des cadeaux. Après cette distribution très attendue
par les enfants, ce n’est pas très aisé de solliciter leur
attention pour des dictées et autres exercices. Nous devons alors rivaliser
d’ingéniosité pour capter leur attention ! Comme l’année
dernière, le jeu du pendu remporte la palme !
A la récréation, nous faisons des photos de chacune des quatre
classes pour les envoyer par e-mail à Paris à l'association EMA.
Les enfants adorent véritablement être photographiés, ce
qui augmente encore davantage la bonne ambiance de cette journée particulière.
... ...
Le soir, pour clôturer la journée en beauté, nous décidons
d’une soirée cinéma, moment de détente trop rare
pour ces enfants à la vie difficile… Notre choix porte sur «
les Choristes » film qui a connu un si grand succès en France…Rassemblement
de tous dans la salle de spectacle. Malgré quelques problèmes
techniques, le film commence une demi-heure plus tard. Pour ne pas trop fatiguer
les enfants nous ne regardons que la première moitié du film.
Les enfants semblent particulièrement interpellés par ce film
qui racontent le quotidien d’enfants dans un orphelinat français…
Jeudi 21 juillet 2005
Aujourd’hui petit déjeuner typiquement libanais. Aujourd’hui,
les enfants sont particulièrement énervés. Les cours sont
difficiles pour nous cinq. Nous optons pour des jeux éducatifs…
L’après-midi, le repos s’impose pour certains d’entre
nous. D’autres animateurs accompagnent les enfants à la piscine
de Mont La Salle. Cette expérience nous permet de découvrir des
facettes différentes de nos élèves et d’échanger
avec eux dans un autre contexte que celui de la salle de classe ou de la cour
de récréation. Beaucoup d’enfants ne savent pas nager mais
certains sont téméraires et n’ont pas peur d’affronter
le danger. Il faut être vigilants ! C’est un plaisir pour nous d’entendre
leurs rires.
Le soir, c’est à nouveau une soirée cinéma qui s’organise
avec la visualisation de la seconde partie du film « les Choristes »,
agrémentée de tourmos, sorte de haricot, que les enfants grignotent
avec délice et nous aussi!
Vendredi 22 juillet 2005
On prend les mêmes et on recommence ! Les enfants ont déjà
l’esprit en week-end. Certains sont même rentrés chez eux
avant le début des cours pour des raisons de commodité avec leur(s)
parent(s). Nous essayons une nouvelle stratégie pour les cours. Nous
décidons de réorganiser la matinée de cours en l’entrecoupant
de deux récréations et de faire ainsi trois leçons de 50
minutes chacune. Cette nouvelle organisation permet de capter l’attention
des enfants pendant un maximum de temps.
Ce soir, pas de cours à préparer. Nous pouvons aller flâner
dans les rues de Beyrouth ou nous reposer après cette première
semaine de cours, certes parfois difficile, mais source d’un grand enrichissement
humain.
Samedi 23 juillet 2005
Ce matin, dûment mandatés depuis Paris, par notre Président fondateur Elie MAZLOUM, qui suit attentivement le déroulement du camp, les animateurs français d’EMA, partent en prospection, à la découverte de nouveaux sites sur lesquels l’association EMA pourraient organiser de nouveaux camps éducatifs. Sillonner le Liban est en effet indispensable pour ancrer davantage encore l’action d’EMA dans le pays du Cèdre et préparer les camps éducatifs des années à venir. Par ailleurs, grâce aux discussions avec de nombreux libanais, nous avons pris vraiment conscience des besoins réels du Liban en matière d’éducation et des espoirs très forts que suscitent notre engagement pour la scolarisation des enfants libanais défavorisés et pour le développement de la francophonie.
Dimanche 24 Juillet 2005
7h 30 : départ pour Diman situé à 2 heures de route de
Beyrouth afin de rendre visite au Patriarche Maronite, Sa Béatitude le
Cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir - Patriarche des Maronites d'Antioche et
de tout l'Orient, personnalité imminente du Liban.
Nous prenons le petit déjeuner sur la route et contemplons un paysage
extraordinaire composé de montagnes abruptes, de falaises et de vallées
au creux desquelles on observe de petits villages typiques aux rues étroites
.
A 10h30, nous entrons dans la salle d’audience de Monseigneur
Sfeir que nous saluons. Chaque année, un peu comme un rituel, l’association
EMA tient à rendre visite au chef de l’Eglise Maronite qui suit
l’évolution d’EMA depuis ses débuts. Cette visite
est également une occasion privilégiée pour nous d'exprimer,
à une figure religieuse majeure du Liban, toute l’affection que
nous portons au peuple libanais et plus particulièrement à ses
enfants les plus défavorisés.
A 11h nous décidons de gagner le village Bécharré (village
de Gibran Khalil Gibran), afin de suivre l’office du dimanche (en arabe).
A la fin de la messe, nous nous présentons au curé qui semble
très intéressé par l’action d’EMA.
Lundi 25 juillet 2005
Pour la première fois, un temps orageux et grisâtre s’abat
sur Broumana. Le temps n’est pas à l’image de notre humeur
: nous entamons notre seconde semaine d’enseignement avec enthousiasme
et retrouvons avec joie les enfants.
Après avoir privilégié l’écrit lors de la
première semaine, nous décidons de mettre, en cette seconde semaine,
l’accent sur l’oral.
Les cours se déroulent sans encombre. Seraient-ce les fruits de notre
travail de la première semaine ? La matinée est partagée
en deux séances de travail entrecoupées d’une récréation
bien méritée par les enfants avec lesquels des relations privilégiées
se nouent. Après le déjeuner, nous visitons différents
monastères. Les discussions avec les libanais sont chaleureuses. Certains
sont très curieux de connaître les raisons de la présence
de français au Liban. Une occcasion privilégiée pour nous
de faire connaître EMA au peuple libanais.
Mardi 26 juillet 2005
C’est encore difficilement que nous nous levons ce matin. Les cours se suivent, les enfants sont moins attentifs aujourd’hui qu’hier. Il faut très vite varier les activités éducatives proposées aux enfants. Ainsi, en cette matinée, exercices oraux ou écrits alternent avec des jeux pédagogiques tels pictionary ou pendu. Etre prof nécessite assurément certaines capacités d’adaptation et d’invention !
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Mercredi 27 juillet 2005
Et c’est reparti pour une nouvelle journée ! Nous sentons vraiment que les enfants ont soif d’apprendre et souhaitent profiter au maximum des leçons données ainsi que des échanges avec des français de Paris ! Cela nous donne du cœur à l’ouvrage. Aujourd’hui, les cours se terminent tard dans l’après midi…
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Jeudi 28 juillet 2005
Et voilà, nous entamons déjà la dernière journée de cours. Les enfants sont un peu nerveux et peu pressés de se mettre au travail. La matinée est coupée par une grande récréation qui nous permet de préparer des petits cadeaux apportés de France pour les enfants. Revues, bande dessinées, et fournitures scolaires (trousses garnies et cartables) vont être distribuées, mais aussi des journaux de Mickey, ainsi que des blocs de feuilles blanches. Les cerfs-volants seront réservés aux plus sages et aux plus assidus !
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Jacques, élève de la classe de François, qui a le mieux
travaillé et a été le plus sage, reçoit un dictionnaire.
Il est ému aux larmes et nous remercie par des poèmes. Les autres
enfants sont en effervescence, chacun voulant naturellement ce que l’autre
a eu !
L’après-midi est consacré au rangement et au récapitulatif
des programmes faits avec les enfants.
Le soir, c’est la fête avec les enfants qui dégustant des
cacahuètes dans la cour. La plupart d’entre eux viennent nous en
proposer et insistent pour que nous en prenions plusieurs. Leur sens du partage,
remarqué tout au long de la colonie, nous interpellent. Ces enfants qui
ont si peu pour vivre sont les premiers à donner…
Tous viennent nous dire au revoir avant de se coucher. Ils veulent encore et
encore jouer avec nous, parler français et même chanter.. En effet,
pour nous remercier, les enfants nous chantent en français une chanson
qu’ils ont eux mêmes composée. Un grand moment d’émotion
où nous sommes interpellés par l’affection immense que ces
enfants nous donne.
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Vendredi 29 juillet 2005
3 heures du matin, le réveil sonne. Il est l’heure de partir. Après un dernier café, préparé très gentiment par les sœurs et la tête pleine de souvenirs et d’éclats de rire, nous mettons les voiles sur Paris, déjà impatients de recommencer l’aventure l’année prochaine. Nous repartons heureux d’avoir réussi le défi qu’EMA s’était à nouveau lancé, celui d’inscrire son action pour la scolarisation d’enfants libanais défavorisés et pour le développement de la francophonie dans la durée. Aux termes de ces quinze jours, nous souhaitons dire un grand merci aux sœurs de Broumana et aux animatrices libanaises pour leur accueil et amitié et un immense merci aux enfants pour leur richesse humaine qui nous a tant apporté et nous a fait grandir.
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Au revoir, à l’année prochaine !
Portraits des enfants : cliquez ici
Quelques photos du liban :
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Contact : Elie Mazloum : emazloum@free.fr